Retenez votre souffleréalisé par Karrie Crouse et Will Joines, est un thriller d’horreur psychologique se déroulant dans le paysage rude et isolé de l’Oklahoma des années 1930. Avec des tempêtes de poussière qui menacent d’engloutir le monde entier, le film explore les thèmes de la maternité, des traumatismes et de la peur surnaturelle. Il met en vedette Sarah Paulson dans le rôle de Margaret Bellum, une femme hantée par son passé, avec Amiah Miller dans le rôle de sa fille Rose, et Annaleigh Ashford, Alona Jane Robbins et Ebon Moss-Bachrach complétant le casting. Même si la prémisse et l’ambiance du film sont intrigantes, Retenez votre souffle finit par échouer en raison de problèmes de rythme et de personnages sous-développés.
Ambiance inquiétante :
Retenez votre souffle excelle dans la création d’une atmosphère distincte. La cinématographie du film capture les plaines arides et désolées de l’Oklahoma dans les années 1930, où des tempêtes de poussière – connues sous le nom de « blizzards noirs » – étouffent le ciel et obscurcissent l’horizon. Les séquences de tempête, en particulier, sont visuellement saisissantes, les cinéastes utilisant une palette de couleurs sourdes de bruns et de gris pour souligner la morosité de l’environnement. Ce paysage oppressant devient un personnage en soi, représentant à la fois l’étouffement externe et interne que subit la protagoniste, Margaret.
Les tempêtes de poussière sont le principal véhicule de l’élément surnaturel du film. Alors que Margaret devient de plus en plus paranoïaque à propos d’une présence mystérieuse dans les tempêtes, les visuels soutiennent cette crainte. La directrice de la photographie, Zoë White, utilise des tourbillons de poussière et des personnages à moitié aperçus pour accroître la tension, suggérant que l’inconnu se cache juste au-delà du champ de vision du spectateur. Cette ambiguïté visuelle crée un sentiment étrange et désorientant, contribuant à l’horreur psychologique du film.
Sarah Paulson est géniale :
Sarah Paulson, connue pour sa capacité à incarner des personnages émotionnellement complexes, offre une solide performance dans le rôle de Margaret Bellum. Margaret est une femme qui lutte pour protéger ses deux filles tout en faisant face aux cicatrices psychologiques de son passé. Paulson lui confère une vulnérabilité qui rend la descente de son personnage dans la paranoïa à la fois crédible et empathique. Il y a une subtilité dans sa performance qui contribue à ancrer le film, même lorsque les éléments surnaturels commencent à sembler trop ambigus. Le regard hanté dans ses yeux et sa physionomie tendue donnent au public une fenêtre sur son état mental en ruine.
Le désespoir de Margaret de protéger ses enfants du mal, à la fois physique et surnaturel, est à l’origine d’une grande partie du poids émotionnel de l’histoire. Le portrait de Paulson garantit que le public reste investi dans son sort, même si le récit du film devient de plus en plus opaque.
Casting de soutien :
Amiah Miller dans le rôle de Rose, la fille aînée de Margaret, offre une solide performance mais dispose de peu de matériel avec lequel travailler. La relation de Rose avec sa mère est pleine de tensions, d’autant plus que la paranoïa de Margaret s’approfondit. Cependant, le film n’explore jamais pleinement cette dynamique, ce qui ressemble à une opportunité manquée. Il y a des allusions à la peur de Rose de devenir comme sa mère, mais ces moments sont trop éphémères pour laisser un impact durable.
Annaleigh Ashford dans le rôle d’Esther Smith, une voisine qui offre un réconfort temporaire, apporte un peu de chaleur au film. Cependant, son personnage est sous-développé et sert finalement davantage d’intrigue que d’individu pleinement étoffé. Alona Jane Robbins, en tant que fille cadette, Ollie, joue un rôle plus passif mais offre au film des moments d’innocence qui contrastent avec l’obscurité croissante autour de la famille.
Thèmes :
Le thème central du film tourne autour de la peur de l’inconnu, à la fois dans la manifestation physique des tempêtes de poussière et dans l’effondrement mental de Margaret. Les tempêtes deviennent une métaphore de ses troubles intérieurs, la frontière entre réalité et illusion devenant de plus en plus floue. Margaret est hantée par un passé tragique auquel on ne fait que vaguement allusion, laissant une grande partie de son traumatisme à l’imagination du public.
Cependant, la réticence du film à apporter des réponses plus concrètes joue en sa défaveur. Même si l’ambiguïté peut être un outil efficace dans l’horreur psychologique, Retenez votre souffle s’appuie trop lourdement dessus, au point que le récit commence à paraître confus. La présence surnaturelle dans les tempêtes n’est jamais entièrement expliquée, et le refus du film d’offrir toute clarté peut laisser les spectateurs frustrés plutôt qu’intrigués.
Rythme lent :
Le rythme du film contribue également à ses défauts. A un peu moins de deux heures, Retenez votre souffle semble plus long qu’il ne l’est en raison de son acte intermédiaire lent. La lente montée de tension, bien qu’efficace au début, finit par devenir monotone. Le film est au bord du suspense mais ne livre jamais pleinement les résultats promis par sa configuration.
L’une des plus grandes faiblesses du film réside dans les occasions manquées d’approfondir la vie émotionnelle de ses personnages. Le traumatisme passé de Margaret est évoqué mais jamais exploré de manière significative, ce qui prive l’histoire d’une couche cruciale de complexité psychologique. La relation entre Margaret et Rose, qui aurait pu donner lieu à de riches conflits émotionnels, reste largement superficielle.
Exploration de la maternité :
De plus, l’exploration du film sur la maternité en tant que source à la fois de force et de vulnérabilité semble insuffisamment cuite. Même si le désespoir de Margaret de protéger ses enfants est une force motrice, nous ne comprenons jamais pleinement la profondeur de son amour ou de sa peur. Ce manque de profondeur émotionnelle empêche le film de résonner plus profondément, ce qui est particulièrement décevant compte tenu du talent de ses acteurs principaux.
Retenez votre souffle est un film qui réussit à créer une atmosphère troublante mais qui échoue finalement en termes de narration et de développement des personnages. Les tempêtes de poussière, en tant que métaphore visuelle des peurs intérieures de Margaret, sont efficaces, et Sarah Paulson offre une performance convaincante en tant que mère à la limite. Cependant, le rythme lent du film, les personnages secondaires sous-développés et le refus de fournir une clarté narrative nuisent à son impact global.
Dans l’ensemble:
Même si les fans d’horreur atmosphérique apprécieront peut-être l’ambiance et le style visuel du film, Retenez votre souffle a du mal à maintenir son élan et son engagement émotionnel. C’est un film qui donne l’impression d’être constamment à la veille de quelque chose de plus grand mais qui n’y arrive jamais vraiment.
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Agissant – 7,5/10
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Cinématographie/Effets visuels – 7,5/10
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Intrigue/Scénario – 5/10
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Cadre/Thème – 5/10
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Observabilité – 5/10
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Re-regardabilité – 3/10
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