Mario Van Peebles Bande de hors-la-loi est un film qui tente de reconfigurer le paysage occidental traditionnel avec un rythme cardiaque contemporain, visant à mélanger la férocité de la justice avec la tapisserie nuancée des commentaires raciaux et sociaux. Situé dans les étendues arides du Montana de 1908, il est centré sur Chief (joué par Van Peebles lui-même), un homme qui émerge de l’ombre du Mexique pour récupérer une réserve d’or de réparations qui lui a été injustement arrachée. Son voyage, cependant, se transforme rapidement en une aventure cauchemardesque, car il est poursuivi par l’implacable Angel (joué avec un placage glacial par William Mapother), dont la concentration singulière sur l’or engendre un cercle vicieux de violence.

Le mauvais:

Alors que le principe regorge de potentiel et que le casting compte une collection d’acteurs distingués – allant du tour de Whoopi Goldberg dans le rôle de Stagecoach Mary au portrait d’Ossie par Edward James Olmos – le film, malheureusement, ne tient pas tout à fait ses bases prometteuses. Avec un temps d’exécution qui semble à la fois gonflé et précipité, Bande de hors-la-loi se débat sous le poids de ses ambitions, ce qui donne lieu à un récit à la fois insuffisamment cuit et surjoué.

La mise en scène et le scénario de Van Peebles, bien que chargés d’une passion palpable, échouent dans l’exécution. Le film ressemble souvent à une série de vignettes déconnectées plutôt qu’à un tout cohérent, conduisant à des arcs de personnages introduits à la hâte puis abandonnés, à des rythmes émotionnels qui manquent leur cible et à des thèmes abordés mais jamais complètement explorés. Cette incohérence ne rend pas service au riche paysage narratif que promet la prémisse, laissant le public à la recherche d’un fil qui relie la tapisserie d’idées présentées à l’écran.

L’antagoniste du film, Angel, incarne l’un des défauts les plus critiques de Bande de hors-la-loi: un manque de subtilité et de nuance. La quête de l’or par Angel, et par extension, par Chief, est dépeinte avec une telle malveillance exagérée qu’elle enlève au personnage toute complexité, le réduisant à un peu plus qu’une caricature de méchanceté. Ceci, malheureusement, résume le problème plus large de Bande de hors-la-loi– sa tendance à opter pour une exploration superficielle de thèmes tels que la justice, la réparation et la survie, plutôt que de plonger dans les profondeurs qu’exigent ces sujets.

Le bon:

En termes de performance, la distribution d’ensemble apporte un niveau de gravité au film, avec Stagecoach Mary de Goldberg se démarquant. Son portrait de la pionnière robuste et pragmatique ajoute une couche de profondeur et d’humanité. Mais ce film est par ailleurs gâché par des personnages bidimensionnels. Horatio de Cedric the Entertainer et Carson de John Carroll Lynch offrent de brefs moments de légèreté et d’introspection. Malheureusement, leurs personnages, comme les autres, souffrent de sous-développement. Le chef de Van Peebles est bon, mais il alterne entre héroïsme stoïque et distance énigmatique. Il ne donne jamais vraiment au film la résonance émotionnelle dont il a besoin.

Sur le plan technique, Bande de hors-la-loi offre des moments visuellement saisissants. La cinématographie capture la beauté sauvage du paysage du Montana avec un œil vif. Les décors auraient pu être des personnages à part entière, s’ils avaient eu l’espace pour respirer. L’ambiance fragmentaire du film est exacerbée par un montage dur et une musique qui alterne entre évocatrice et envahissante.

Dans l’ensemble:

Peut-être l’aspect le plus déroutant de Bande de hors-la-loi est son rythme inégal. Des moments d’action frénétiques et des scènes riches en dialogues créent du caractère tout en bloquant l’histoire. Ce rythme irrégulier brouille le scénario. Mais cela diminue également l’impact de ses moments les plus puissants. Cela laisse le spectateur désengagé et déconnecté des enjeux de la quête du chef et des vies qui y sont mêlées.

En essayant de redéfinir le western à travers une lentille moderne, Bande de hors-la-loi mord plus qu’il ne peut mâcher. La tentative du film de mélanger injustice raciale, incertitude morale et salut est admirable. Cependant, son exécution fait défaut. C’est un film qui jongle entre ce qu’il veut être et ce qu’il est. C’est un mélange d’idées qui ne fonctionnent jamais vraiment ensemble.

Finalement, Bande de hors-la-loi est un film enlisé par sa myriade d’enjeux. Cela témoigne du défi que représente l’équilibre entre ambition et cohérence. Cela nous rappelle que même les visions les plus vibrantes peuvent faiblir face à une exécution précipitée.

  • Agissant – 7/10
  • Cinématographie/Effets visuels – 7/10
  • Intrigue/Scénario – 4/10
  • Cadre/Thème – 4/10
  • Observabilité – 4/10
  • Re-regardabilité – 2/10