Moche Carter, écrit et réalisé par Bob Byington, du cinéma indépendant quelque peu polarisant mais intrigant, apparaît comme une tentative originale de se plonger dans le genre de la comédie avec une prémisse pleine de potentiel à la fois de cœur et d’hilarité. Ce film présente un casting dirigé par David Krumholtz, dont le portrait axé sur les personnages vise à insuffler de la vie à Carter, un homme marqué comme une déception sociétale et familiale. À ses côtés, les performances remarquables d’Olivia Thirlby, Martin Starr, Stephen Root et Jocelyn DeBoer ajoutent des couches à cette histoire de terreur existentielle et de désespoir comique. Malgré les ingrédients d’un succès retentissant, Moche Carter livre finalement un sac mélangé qui danse maladroitement sur la frontière entre le génie et le gadget.

En son coeur, Moche Carter s’efforce d’élaborer un récit sur la rédemption, les rêves et les relations improbables qui poussent les individus à affronter leurs peurs les plus profondes. Le Carter de Krumholtz est un homme assiégé par ses lacunes, tant dans sa vie professionnelle de professeur de lycée que dans sa vie personnelle, gâchée par les opinions désobligeantes de son ex et de sa mère. Cette fondation est pertinente, présentant une lutte universelle contre la marée des attentes et du doute de soi. Cependant, l’exécution échoue, virant trop souvent dans le domaine de l’invraisemblable sans les bases nécessaires pour favoriser une véritable connexion.

L’alchimie au sein du casting, en particulier entre Krumholtz et Thirlby, qui joue Candela, une lueur d’espoir dans l’existence par ailleurs lamentable de Carter, brille comme un point culminant. Thirlby joue son rôle avec un équilibre nuancé de sérieux et d’esprit, rehaussant les scènes qu’elle habite. Pendant ce temps, Kaminsky de Martin Starr et Analyst de Stephen Root offrent des moments de génie comique qui rappellent parfois au spectateur la capacité de Byington à faire de l’humour perspicace. Jocelyn DeBoer, dans le rôle d’Olivia Kaminsky, complète le noyau avec une performance qui complète et contraste à la fois l’absurdité du voyage central.

L’un des problèmes les plus flagrants du film est son incohérence de ton. Byington ne semble pas sûr d’accepter pleinement l’absurdité ou d’ancrer l’histoire dans une réalité pertinente. Cette indécision crée une expérience discordante qui fait souvent sortir le spectateur du récit. Cela mine le potentiel d’impact émotionnel du film. A l’heure, Moche Carter ressemble à une série de vignettes déconnectées, chacune avec sa propre promesse. Cependant, il manque de dynamique narrative cohérente.

Le style visuel et la réalisation du film, bien que compétents, ne contribuent pas à élever le matériau. Le choix de Byington d’une palette quelque peu atténuée vise ostensiblement à refléter la vision terne de Carter sur la vie. Cependant, ce choix atténue malheureusement aussi le dynamisme sur lequel prospère la comédie. Il y a des moments où la mise en scène brille, en particulier dans les scènes qui embrassent les aspects les plus surréalistes du voyage de Carter. Mais ceux-ci sont trop rares pour former une identité visuelle cohérente.

Moche Carter trouve une base solide dans ses moments sporadiques d’humour authentique et de perspicacité. Le scénario, bien qu’inégal, propose suffisamment de dialogues pointus et de comédies situationnelles pour garder le spectateur engagé. Le potentiel du film a été entravé par son récit et son ton instables. L’esprit de Byington est évident, et lorsqu’il se connecte, il constitue un rappel poignant de la condition humaine.

De plus, l’exploration thématique de la peur existentielle et la poursuite de rêves non réalisés résonnent, quoique de manière incohérente. Il y a un commentaire sous-jacent sur la condition moderne. Les pressions sociétales et internes qui définissent notre estime de soi et notre réussite. Byington aborde ces thèmes avec plus ou moins de succès. Il offre un aperçu d’un film plus profond et plus réfléchi qui aurait pu avoir plus d’impact avec une narration plus stricte.

Finalement, Moche Carter est un film qui séduit par ses prémisses et qui tient parfois ses promesses. Cependant, il est enlisé par son incohérence dans le ton, la direction et la cohésion narrative. La performance de Krumholtz met en valeur le potentiel de grandeur d’une approche plus disciplinée de la narration.

Pour les fans de films à cheval entre réflexion existentielle et humour décalé, Moche Carter offre assez. Cependant, pour ceux qui recherchent un voyage cinématographique plus soigné et cohérent, le film peut s’avérer une expérience frustrante. Moche Carter incarne l’essence même de son protagoniste. Un projet avec des rêves et des aspirations qui, malgré des efforts sérieux, sont loin d’atteindre l’objectif visé.

Lousy Carter Review: Une comédie décente de David Krumholtz

  • Agissant – 7/10
  • Cinématographie/Effets visuels – 5,5/10
  • Intrigue/Scénario – 5/10
  • Cadre/Thème – 4/10
  • Observabilité – 6/10
  • Re-regardabilité – 4/10