Le premier long métrage de Jordan Weiss, Amoureuxtente de mélanger les épreuves du jeune adulte avec les complexités de l’amitié, de l’amour et de la découverte de soi. Mettant en vedette Kiernan Shipka et Nico Hiraga dans le rôle d’étudiants de première année naviguant dans leurs relations avec leurs amants du lycée et entre eux, cette comédie romantique vise à s’attaquer aux tropes familiers avec une touche contemporaine. Bien qu’il offre des moments d’humour et de chimie sincères, le film se heurte à un rythme inégal et à un développement des personnages décevant, offrant finalement une expérience médiocre.

Une configuration prometteuse avec des thèmes pertinents :

Amoureux vise à explorer la transition de l’adolescence à l’âge adulte à travers le prisme de deux meilleurs amis, Jamie (Shipka) et Ben (Hiraga). Les deux personnages sont aux prises avec des relations à distance qui semblent de plus en plus incompatibles avec leur estime de soi croissante. L’attitude réservée de Jamie, façonnée par l’intimidation dans son enfance, contraste fortement avec la nature accommodante de Ben face à sa petite amie autoritaire. Cette dynamique constitue une base intrigante pour une histoire sur la croissance personnelle et la nature évolutive des relations platoniques.

Weiss et son co-scénariste Dan Brier élaborent un récit qui reflète les luttes de nombreux jeunes adultes : la tension entre s’accrocher au passé et embrasser l’avenir. La décision de cadrer l’histoire autour d’un road trip partagé, avec des mésaventures chaotiques et des révélations émotionnelles, semble être un choix naturel pour une comédie romantique sur le passage à l’âge adulte. Cependant, l’exécution du film échoue, donnant souvent la priorité à la comédie situationnelle plutôt qu’à une exploration significative des conflits intérieurs de ses personnages.

Chimie et Performances :

Kiernan Shipka et Nico Hiraga brillent dans des moments de véritable camaraderie, leurs plaisanteries et leur soutien mutuel reflétant le réconfort d’une amitié de longue date. Le portrait de Jamie par Shipka capture son extérieur épineux et sa vulnérabilité sous-jacente, bien que l’accent inégal du scénario sur ses luttes limite la profondeur émotionnelle de son arc. Hiraga confère à Ben un charme sympathique et décontracté, mais le manque d’agence de son personnage le fait parfois se sentir plus comme un intrigue que comme un individu pleinement réalisé.

Les acteurs secondaires, dont Ava DeMary dans le rôle de Claire autoritaire et Caleb Hearon dans le rôle de l’affable Palmer, ajoutent de la saveur au récit. L’intrigue secondaire de Palmer sur l’acceptation de soi est l’un des éléments forts du film, offrant une exploration tendre et humoristique des thèmes LGBTQ+. Cependant, ces intrigues secondaires éclipsent souvent la relation centrale entre Jamie et Ben, diluant l’impact émotionnel du film.

Problèmes d’écriture et de rythme inégaux :

Les changements de ton du film sont l’un de ses inconvénients les plus importants. Par moments, Amoureux a du mal à trouver un équilibre entre une introspection sincère et une absurdité comique. Par exemple, les pitreries des escapades ivres de Claire et Simon virent au territoire burlesque, sapant le poids émotionnel des voyages de Jamie et Ben. De même, les détours fréquents dans la vie des personnages secondaires, bien que divertissants, nuisent au récit central, laissant les arcs de Jamie et Ben sous-développés.

Le rythme est un autre problème, la structure du road trip du film conduisant à une série d’épisodes disjoints plutôt qu’à une progression cohérente. Les moments clés, comme la confrontation culminante entre Jamie et Ben, semblent précipités, les privant de la résonance émotionnelle qu’ils méritent. Pendant ce temps, la résolution de leurs conflits, bien que satisfaisante en apparence, manque de la construction narrative nécessaire pour la rendre véritablement percutante.

Opportunités manquées de profondeur :

Alors que Amoureux aborde des thèmes significatifs, notamment la co-dépendance, l’acceptation de soi et les défis liés au maintien d’amitiés pendant les périodes de transition, il effleure souvent la surface plutôt que d’approfondir ces idées. Les difficultés de Jamie en matière de confiance et de connexion, par exemple, sont évoquées mais jamais pleinement explorées, laissant sa transformation incomplète. De même, le conflit interne de Ben concernant les études à l’étranger est traité davantage comme une intrigue que comme un véritable dilemme, privant sa décision de son potentiel émotionnel.

La gestion par le film de ses éléments romantiques est également quelque peu terne. Même si cela évite judicieusement le trope des amis platoniques qui tombent inévitablement amoureux, l’ambiguïté de la relation entre Jamie et Ben ressemble plus à une échappatoire narrative qu’à un choix délibéré. En omettant de déterminer définitivement si leur lien est purement platonique ou quelque chose de plus, le film manque une occasion de donner un nouveau regard sur les frontières souvent floues entre amitié et romance.

Visuels :

Visuellement, Amoureux s’appuie sur une esthétique chaleureuse et indépendante qui complète son énergie juvénile. La cinématographie, bien que compétente, offre peu de choses pour distinguer le film des autres comédies romantiques. Les décors universitaires emblématiques comme les fêtes, les bus et les bars des petites villes sont rendus avec une familiarité générique qui, bien que pertinente, ne laisse pas une impression durable.

Points forts et lacunes :

L’un des Les amoureux Les moments marquants se présentent sous la forme du scénario de Palmer, qui offre une représentation sincère de la sortie et de la découverte d’une communauté. Ces scènes, imprégnées d’humour et de chaleur, offrent un contrepoids rafraîchissant aux éléments plus prévisibles du film. De même, l’alchimie entre Shipka et Hiraga transparaît parfois, conférant de l’authenticité à leur portrait d’une amitié complexe.

Cependant, le recours du film à des scénarios artificiels et à des arcs de personnages sous-développés nuit finalement à son potentiel. Les rythmes émotionnels clés, tels que Jamie confronté à son tyran d’enfance ou Ben aux prises avec sa peur de l’abandon, se sentent affaiblis par la tendance du film à donner la priorité à l’humour plutôt qu’au fond.

Dans l’ensemble:

Amoureux est un film qui a le cœur à la bonne place mais qui peine à concrétiser pleinement ses ambitions. Jordan Weiss se montre prometteur en tant que réalisateur, capturant des moments d’humour et d’émotion authentiques, mais le scénario et le rythme inégaux empêchent le film d’atteindre son plein potentiel. Alors que les performances de Shipka et Hiraga fournissent des étincelles occasionnelles, le manque de concentration narrative et de profondeur des personnages laisse l’histoire superficielle et dispersée.

Pour les fans de comédies romantiques légères, Amoureux peut offrir suffisamment de charme et de rires pour valoir le détour. Cependant, ceux qui recherchent une exploration plus profonde de l’amitié et de la croissance personnelle risquent d’être déçus. À son meilleur, le film témoigne des complexités du jeune adulte ; dans le pire des cas, cela rappelle que l’ambition à elle seule ne peut compenser un manque de cohérence dans la narration.

  • Agissant – 7/10
  • Cinématographie/Effets visuels – 6/10
  • Intrigue/Scénario – 5,5/10
  • Cadre/Thème – 5,5/10
  • Observabilité – 6/10
  • Re-regardabilité – 4/10

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