Le problème du hérosdu jeune réalisateur Shaun Dozier, est un film passionnant avec lequel vous aurez peut-être du mal à vous connecter au début, mais qui finira par trouver un chemin jusqu’à votre cœur. Il s’agit d’une conversation pertinente sur la différence artistique et la chimie qui a été volontairement corrompue par deux états d’esprit qui semblaient suivre le même chemin, mais qui étaient déconcertants. Tout ce que vous pourrez en retirer sera positif car il ne s’agit pas d’un récit édifiant mais d’une étincelle qui vous donnera envie d’observer un état d’esprit différent.
Le film est une représentation d’un affrontement entre l’auteur Richard Wright et le dramaturge Paul Green, deux hommes entrés en collision à cause d’une seule page d’un scénario qui a adapté le best-seller de Wright, Native Son, dans une pièce de Broadway. Green tenait un Pulitzer dans ses mains, ce qui lui permettait d’apporter quelques modifications au travail de Wright avant la soirée d’ouverture. Cela ne représente pas exactement le point de vue de l’auteur sur une conclusion. Lorsqu’ils se sont assis pour en discuter, cela a duré deux mois entre juin et juillet 1940 (une période évidemment modifiée dans le film), au cours de laquelle les artistes se sont affrontés dans leurs visions créatives.
Le film se déroule dans un cadre restreint, avec des explosions de représentation dramatique alors que Wright et Green arrivent à un point dans leurs conversations qui ne mène tout simplement à rien dans leur différence. Leur désaccord se heurte à un mur et Dozier décide d’aider le spectateur en mettant en scène le message adressé au théâtre. Cela fonctionne comme une ressource valable, mais cela n’est pas comparable aux performances finement réglées des acteurs qui paraphrasent leurs visions. Le problème du héros est méthodiquement conçu comme une scène où les opposés s’affrontent.
Mais dans quel but ? Il n’est pas très important qu’ils parviennent à un accord ou qu’ils veillent à l’intégrité de leurs croyances, traditions et opinions politiques. Le film en fait assez pour conclure sur quelque chose de précis, mais j’ai l’impression que Dozier cherche autre chose. Un reflet de quelque chose de culturellement pertinent à l’époque actuelle d’intolérance, de tensions raciales et de différences politiques. Le résultat était censé avoir été documenté quelque part, mais la valeur historique est correctement transmise par la perspective de Dozier sur un problème qui ne devait pas nécessairement être résolu mais qui était tout de même transcendé en quelque chose qui méritait d’être observé.
Le problème du héros n’est pas un film pour tous les publics car son sujet n’éveille pas la curiosité pour la dynamique sociale actuelle. Mais il est important de voir à quel point le film a la capacité d’aborder notre réalité. Notre approche des questions socioculturelles dépend fortement de notre éducation et de notre relation avec la société réactionnaire d’aujourd’hui. Certains comprendront la situation et en prendront connaissance, et d’autres demanderont probablement une explication sur les raisons pour lesquelles cela les concerne. En tout cas, c’est un film qui fera tourner les têtes.
Les performances de J. Mardrice Henderson et David au puits sont assez bons pour faire une brèche dans les cercles du cinéma indépendant où les performances ne suscitent généralement pas autant de réflexion.