Hallie Meyers-Shyer’s Goodrich est une comédie chaleureuse et douce-amère qui plonge dans les complexités de la famille, de la rédemption et de l’art d’équilibrer l’ambition et les relations. Soutenu par la performance nuancée de Michael Keaton, le film navigue dans son mélange d’humour et de moments sincères avec une touche tendre, même s’il trébuche parfois sous le poids de ses nombreuses intrigues secondaires.

Michael Keaton brille dans le rôle d’Andy Goodrich, imparfait mais attachant :

Au centre de Goodrich est le portrait d’Andy par Michael Keaton, un marchand d’art de 60 ans dont la vie est bouleversée lorsque sa femme entre en cure de désintoxication, le laissant responsable de leurs jeunes jumeaux. Keaton imprègne Andy d’un mélange désarmant de charme, de vulnérabilité et d’humour d’autodérision. Sa transformation d’un bourreau de travail égocentrique en un homme s’efforçant de se connecter avec sa famille semble authentique, même lorsque le récit vire parfois vers un territoire prévisible. La capacité de Keaton à capturer à la fois le chaos comique de la parentalité et le poids émotionnel du regret ancre le film, garantissant que le voyage d’Andy résonne.

Une solide distribution d’ensemble ajoute de la profondeur :

Le film bénéficie d’un casting de soutien impressionnant qui enrichit sa tapisserie narrative. Mila Kunis offre une performance à plusieurs niveaux dans le rôle de Grace, l’ex-fille adulte d’Andy. Le ressentiment de son personnage et son éventuel dégel envers son père constituent certains des moments les plus poignants du film. Lola de Carmen Ejogo, la fille en deuil d’un artiste décédé, propose une intrigue secondaire convaincante qui relie les luttes professionnelles et personnelles d’Andy, même si elle semble parfois sous-développée.

Michael Urie apporte de la légèreté dans le rôle de Terry, un acteur en difficulté et un autre parent célibataire qui devient le confident improbable d’Andy. Ses scènes avec Keaton sont vraiment drôles, ajoutant une touche de camaraderie aux circonstances autrement isolantes d’Andy. Vivien Lyra Blair et Jacob Kopera, dans le rôle des jumeaux d’Andy, Billie et Mose, volent plusieurs scènes avec leur charme précoce, fondant le film sur les perspectives innocentes d’enfants naviguant dans une dynamique familiale turbulente.

Équilibrer la comédie et le drame :

Le scénario de Meyers-Shyer trace une ligne fine entre la comédie et le drame, réussissant souvent à faire rire tout en explorant des thèmes sérieux. Les incidents chaotiques des parents, des retours scolaires manqués aux rencontres gênantes entre parents et enseignants, sont hilarants et contrastent fortement avec les moments plus sombres du film. La relation tendue d’Andy avec Grace et ses tentatives pour sauver sa galerie défaillante mettent en lumière des problèmes plus profonds de négligence et de rédemption, donnant un poids émotionnel à ce récit par ailleurs léger.

Cependant, le film souffre parfois de cohérence tonale. Certaines transitions entre l’humour et le drame semblent abruptes, et certains rythmes comiques sapent la gravité des moments émotionnels cruciaux. Si ces faux pas ne font pas dérailler le film, ils entravent sa cohésion globale.

Un récit qui essaie d’en faire trop :

Goodrich tisse de manière ambitieuse plusieurs intrigues : le nouveau rôle d’Andy en tant que parent à temps plein, ses tentatives de se réconcilier avec Grace et ses efforts pour sauver sa galerie en difficulté. Bien que ces fils soient individuellement convaincants, le film semble parfois surchargé. L’intrigue secondaire impliquant Lola et la succession des œuvres d’art de sa mère, bien qu’intrigante, manque de développement et de résolution, ce qui la laisse plus ressembler à une intrigue qu’à une partie organique de l’histoire.

De la même manière, l’absence de Naomi, bien que centrale dans la croissance d’Andy, est traitée davantage comme un catalyseur narratif que comme une opportunité d’exploration significative de la dépendance et du rétablissement. Ce choix maintient l’accent sur le parcours d’Andy, mais au détriment d’une compréhension plus approfondie de la dynamique familiale.

Esthétique visuelle et tonale :

La mise en scène de Meyers-Shyer s’appuie sur l’esthétique chaleureuse et visuellement agréable qui rappelle les films de sa mère Nancy Meyers. Le décor de Los Angeles, avec ses maisons confortables et ses galeries d’art, offre un cadre pittoresque qui contraste avec le chaos de la vie personnelle d’Andy. Le directeur de la photographie Jamie D. Ramsay capture ces espaces avec une lueur raffinée et invitante, rendant le film visuellement attrayant même pendant ses moments les plus calmes.

La musique légère et fantaisiste du compositeur Christopher Willis souligne les rythmes comiques du film tout en ajoutant une subtile profondeur émotionnelle à ses scènes dramatiques. La musique n’est jamais accablante, mais sert plutôt de doux complément aux changements de ton de l’histoire.

Thèmes de la Rédemption et de la Famille :

À la base, Goodrich est une histoire de seconde chance et de redécouverte des priorités. L’évolution d’Andy, d’un marchand d’art détaché à un père et un grand-père actuels, nous rappelle sincèrement qu’il n’est jamais trop tard pour réparer ses relations et embrasser sa croissance personnelle. L’exploration par le film des dynamiques intergénérationnelles, en particulier les parallèles entre la négligence d’Andy envers Grace et son désir de faire mieux pour Billie et Mose, ajoute une résonance émotionnelle.

Même si le récit opte parfois pour des résolutions faciles, sa sincérité et son charme maintiennent l’histoire ancrée. Le dernier acte du film, qui met l’accent sur la fragilité des liens familiaux et l’importance de se montrer, offre une récompense émotionnelle satisfaisante.

Des défauts qui n’éclipsent pas le cœur :

Malgré ses atouts, Goodrich n’est pas sans défauts. Le rythme peut sembler inégal, en particulier au milieu de l’acte, où les différentes intrigues secondaires se disputent l’attention. Certains arcs de personnages, comme celui de Naomi et de Lola, pourraient bénéficier de plus de profondeur et de nuances. De plus, la tendance du film à s’appuyer sur des tropes familiers – en particulier dans sa description des tentatives maladroites d’Andy en matière de parentalité – nuit parfois à sa représentation par ailleurs authentique de la vie de famille.

Cela dit, ces défauts sont contrebalancés par le cœur et l’humour du film. La performance de Keaton, associée à la narration sérieuse de Meyers-Shyer, garantit que Goodrich reste une expérience agréable et édifiante.

Dans l’ensemble:

Goodrich Il ne réinvente peut-être pas le genre de la comédie dramatique familiale, mais il excelle dans l’exploration sincère et divertissante de la rédemption et des liens familiaux. La performance exceptionnelle de Michael Keaton, combinée à une solide distribution d’ensemble et au talent de Meyers-Shyer pour l’humour pertinent, font de ce film un film qui vaut la peine d’être regardé. Même si son ambition dépasse parfois son exécution, la chaleur et la sincérité du film transparaissent finalement.

  • Agissant – 8/10
  • Cinématographie/Effets visuels – 7/10
  • Intrigue/Scénario – 7/10
  • Cadre/Thème – 7/10
  • Observabilité – 7,5/10
  • Re-regardabilité – 6,5/10

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