Lorsqu’il s’agit d’horreur surnaturelle, le concept de peurs de l’enfance se manifestant par des horreurs tangibles à l’âge adulte présente une voie propice aux récits effrayants et à une exploration psychologique intense. C’est donc une déception que Jeff Wadlow Imaginaire ne parvient pas à capitaliser sur son principe prometteur, livrant un film qui semble sous-développé et insatisfaisant.
Le film est centré sur Jessica (jouée par DeWanda Wise), qui déménage dans la maison de son enfance avec ses belles-filles, Alice (Pyper Braun) et Taylor (Taegen Burns), et son mari, Max (Tom Payne). Parmi les reliques de son passé, Jessica découvre Chauncey, un ours en peluche qui fut autrefois sa confidente. Ce qui commence comme une découverte nostalgique se transforme rapidement en cauchemar alors que Chauncey se révèle avoir un lien sinistre avec l’enfance de Jessica et commence à terroriser la famille.
Sur papier, le concept a le potentiel d’approfondir les impacts psychologiques des traumatismes de l’enfance et la manière dont ils façonnent nos réalités en tant qu’adultes. Malheureusement, l’exécution manque de profondeur et de cohérence, rendant le film plus frustrant qu’effrayant.
L’un des principaux problèmes liés à Imaginaire réside dans le développement de son caractère, ou plutôt dans son absence. Jessica, conçue comme la protagoniste, est étonnamment plate et peu engageante. Le récit fournit peu de matériel avec lequel DeWanda Wise peut travailler, malgré ses talents, ce qui donne lieu à une performance déconnectée des enjeux élevés décrits dans l’histoire. Ce détachement émotionnel imprègne l’ensemble du casting, aucune des relations ou interactions ne se sentant véritablement percutante ou crédible.
Alice et Taylor, les enfants pris entre deux feux de la colère de Chauncey, sont particulièrement mal servis par le scénario. Plutôt que de proposer un regard nuancé sur leur terreur ou leur lien face à l’adversité, le film opte pour des représentations superficielles qui laissent le public indifférent à leur sort. Il s’agit d’un grave faux pas pour un genre qui s’appuie souvent sur un fort engagement des personnages pour amplifier ses frayeurs.
Le portrait de Max par Tom Payne est tout aussi oubliable. L’expérience du personnage en tant que musicien ajoute peu à l’histoire ou à la dynamique familiale. Ceci est symptomatique du problème plus large du film avec les détails – il y en a beaucoup, mais peu semblent avoir de l’importance ou contribuer au récit ou à l’atmosphère globale.
Le plus décevant est peut-être la gestion de l’antagoniste du film, Chauncey. L’idée d’un jouet d’enfance devenu malveillant aurait pu constituer un antagoniste unique et profondément troublant. Au lieu de cela, le film tombe dans le piège de s’appuyer sur des clichés d’horreur et des frayeurs prévisibles qui ne parviennent pas à susciter une véritable terreur ou intrigue.
Les éléments de production d’Imaginary ne font pas grand-chose pour sauver l’expérience. La cinématographie et la conception de la production, bien que compétentes, ne font rien pour améliorer l’ambiance ou la tension du film. Ils semblent remarquablement génériques. Il ne parvient pas à utiliser le support visuel pour approfondir l’horreur psychologique. Compte tenu du matériel thématique potentiellement riche fourni par le principe, il s’agit d’une opportunité d’exploration manquée importante.
De plus, le film souffre de problèmes de rythme, avec une structure narrative qui semble parfois décousue et sans but. Le point culminant semble prévisible et non mérité. Ce manque de cohésion narrative rend l’expérience visuelle non seulement décevante mais parfois laborieuse.
Le réalisateur Jeff Wadlow, malgré son ambition, semble incapable de marier le potentiel conceptuel du film avec sa réalisation. Le scénario a nécessité une phase de développement plus rigoureuse pour affiner ses personnages. Il fallait également clarifier ses thèmes et construire un arc narratif plus convaincant. L’implication de Blumhouse fait ImaginaireLes défauts sont encore plus déroutants.
Imaginaire est un film d’horreur surnaturel qui gaspille ses prémisses intrigantes sur une exécution terne et un développement superficiel des personnages. Le film manque de profondeur et d’originalité, s’appuyant sur des frayeurs génériques au lieu d’explorer les peurs de l’enfance. Malgré un casting talentueux, Imaginaire ne parvient pas à avoir un impact significatif. Il s’agit finalement d’une entrée inoubliable dans le genre de l’horreur. Pour le public à la recherche d’une expérience cinématographique véritablement effrayante et stimulante, Imaginaire est peu susceptible de satisfaire.
- Agissant – 5/10
- Cinématographie/Effets visuels – 5/10
- Intrigue/Scénario – 3/10
- Cadre/Thème – 2/10
- Observabilité – 2/10
- Re-regardabilité – 1/10