Les perspectives économiques de la génération Z sont sombres. On se demande ce qui restera à la génération Alpha.
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« Même une brève exposition à la pauvreté à un jeune âge peut obscurcir un enfant pour le reste de sa vie », déclare l’UNICEF dans un rapport accablant de 2023 sur la pauvreté des enfants au Canada. « Laisser les enfants dans la pauvreté est un choix. »
Le rapport révèle que les enfants présentent le taux d’insécurité alimentaire le plus élevé – 24 pour cent en 2022 – parmi tous les groupes d’âge du pays. Cela représente près de 1,8 million d’enfants.
Le Québec a le taux de pauvreté infantile le plus bas au pays, à 14 pour cent, grâce au coût de la vie dans la province et à des programmes tels que les garderies subventionnées, qui permettent aux femmes la liberté de travailler.
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Les familles les moins susceptibles d’avoir un revenu durable sont les foyers monoparentaux où une femme est chef de famille, les personnes vivant dans des communautés autochtones, les familles racialisées et les foyers avec enfants handicapés.
Le chiffre de 14 pour cent de l’UNICEF intervient malgré les progrès réalisés pendant la pandémie de COVID-19. En 2020, les taux de pauvreté des enfants ont diminué de moitié par rapport à leurs niveaux de 2015, selon les chiffres de Statistique Canada. C’est grâce à un programme amélioré de l’Allocation canadienne pour enfants et à des prestations de secours en cas de pandémie comme la PCU.
Les effets directs de la pauvreté pendant l’enfance, même pendant une brève période, comprennent de mauvais résultats scolaires, une mauvaise santé physique et mentale causée par un stress chronique, des problèmes de comportement, une stigmatisation sociale et une diminution des perspectives d’emploi.
Les perspectives économiques de la génération Z (entre 12 et 27 ans) sont sombres. Parmi ceux qui travaillent déjà, 51 pour cent interrogés par la société de sondage Léger ont déclaré qu’ils vivaient d’un chèque de paie à l’autre, et presque autant ont déclaré que la hausse du coût de la vie affectait leur capacité à payer leurs factures. On se demande ce qui restera à la génération Alpha, dont les plus âgés ont aujourd’hui 11 ans.
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L’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques calcule qu’une famille de quatre personnes vivant à Montréal en 2024 aurait besoin d’un revenu annuel de près de 82 000 $ pour vivre au-dessus du seuil de pauvreté. Pour un parent seul avec un enfant en garderie, le revenu nécessaire est de plus de 51 000 $. Une personne travaillant à temps plein au salaire minimum gagnera environ 20 000 dollars de moins. Même si le salaire minimum augmente de quelques centimes chaque année, il est raisonnable de supposer que les choses ne s’amélioreront pas à mesure que les adolescents et les préadolescents d’aujourd’hui entreront sur le marché du travail. Les montants offerts par le programme d’aide sociale du Québec sont honteusement bas.
Il n’y a pas de retrait des bootstraps. Le système est conçu de manière à ce que les personnes vivant sans revenu durable aient moins de possibilités de changer leur situation. Les « taxes sur la pauvreté » invisibles comprennent des taux d’assurance plus élevés, des factures de services publics et de téléphone portable plus élevées – et des demandes de location refusées – en raison de l’absence ou d’un mauvais crédit, et le fait de devoir payer plus cher les courses dans les déserts alimentaires.
Pendant ce temps, les organismes communautaires prennent le relais pour aider les enfants à vivre dignement. Les banques alimentaires se bousculent pour proposer des produits d’épicerie. Les écoles instaurent des programmes de petits-déjeuners pour éviter les estomacs vides. Les associations caritatives font don de sacs à dos remplis de fournitures. Les organisations aident à fournir du matériel médical. Ce ne sont là que les bases ; les communautés contribuent également à fournir un accès à des camps, à des programmes sportifs et artistiques et à des lieux de rassemblement sûrs pour les jeunes.
Le gouvernement canadien doit se ressaisir et instaurer un revenu de base universel qui, grâce à la pandémie, s’est avéré efficace pour aider les enfants à sortir de situations précaires. En attendant et à moins que cela ne se produise, les soignants sont confrontés à la responsabilité angoissante d’enseigner aux enfants comment survivre.
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hjuhl@postmedia.com
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