La réimagination par Doug Liman du film d’action classique culte Relais tente ambitieuse d’insuffler des sensibilités modernes dans un récit vieux de près de trois décennies. Tirant parti du charme magnétique de Jake Gyllenhaal et exploitant l’attrait actuel de l’UFC avec le premier long métrage de Conor McGregor, cette interprétation franchit une ligne fine entre hommage et réinvention. Bien qu’il présente un puissant mélange de combat viscéral et de drame axé sur les personnages, tous les aspects n’ont pas la finesse peut-être souhaitée, ce qui rend le produit final une montre quelque peu inégale mais divertissante. Relais se situe dans le décor sensuel des Florida Keys, un départ du lieu plus enclavé de son prédécesseur. Gyllenhaal incarne Elwood Dalton, un ancien combattant des poids moyens de l’UFC au passé hanté, cherchant réconfort et anonymat en tant que videur dans un relais routier local. Le choix du décor confère au film une atmosphère particulière, presque langoureuse, qui contraste fortement avec la violence explosive qui s’y déroule. Ce choix, bien qu’intrigant, se heurte parfois à l’exigence de réalisme du récit, offrant un premier indice sur les incohérences tonales sporadiques du film. La sortie cinématographique de Conor McGregor dans le rôle de Knox, un personnage apparemment conçu pour mettre en parallèle sa bravade et ses prouesses au combat réelles, ajoute une couche de plaisir méta-textuel. La performance de McGregor, bien que parfois raide, affiche des moments surprenants de profondeur, en particulier dans les scènes plus calmes et plus introspectives face à Gyllenhaal. La dynamique entre Elwood et Knox fournit une grande partie du conflit émotionnel et physique du film, les débuts de McGregor offrant une contribution louable, quoique quelque peu impolie, à l’ensemble du film. Ellie de Daniela Melchior apporte une profondeur nécessaire et rafraîchissante au récit par ailleurs dominé par les hommes. Le portrait de Melchior, débordant de résilience et de complexité, s’impose comme l’un des éléments les plus ancrés du film. Ses interactions avec Elwood de Gyllenhaal offrent une exploration fascinante du traumatisme, de la rédemption et de la connexion. Mais le film sous-estime parfois leur relation, manquant des occasions d’approfondir leur relation. Réalisées par Liman avec son énergie cinétique caractéristique, les séquences d’action sont sans aucun doute RelaisLe point culminant de. Ces moments combinent la crudité du film original avec des techniques modernes et une esthétique plus pointue. Une confrontation serrée et claustrophobe dans les limites du relais routier est particulièrement louable. Cela témoigne de la capacité de Liman à équilibrer le chaos et la cohérence. Cependant, là où le film commence à faiblir, c’est dans son scénario. Écrit par Anthony Bagarozzi et Chuck Mondry, le scénario tisse de manière ambitieuse les thèmes de la rédemption, de la communauté et de la corruption. Mais il succombe parfois aux clichés et aux intrigues sous-développées. Les Florida Keys sont sous-explorées, ce qui laisse leur potentiel inexploité. Gyllenhaal donne une performance convaincante mais le parcours de son personnage semble incomplet. Le film traverse des moments cruciaux de croissance et d’introspection. Il sacrifie le développement du personnage au profit de l’action, ce qui, bien qu’exaltant, laisse le récit légèrement creux en son cœur. Les aspects visuels et auditifs du film méritent d’être soulignés. La cinématographie de Henry Braham capture l’essence torride et imprévisible des Florida Keys. Pendant ce temps, la bande originale, mélange de morceaux modernes et de clins d’œil nostalgiques, souligne efficacement le ton aux multiples facettes du film. Pourtant, ces atouts techniques ne peuvent pas faire grand-chose pour élever un récit qui lutte avec le rythme et la profondeur. L’expertise de Joel Silver en matière de production garantit que le film ne vire jamais trop loin dans l’invraisemblable. Sa touche est évidente dans les valeurs de production élégantes du film et dans l’intégration harmonieuse de l’action et de la narration. Pourtant, même sa supervision chevronnée ne peut pas entièrement masquer le rythme inégal du film et sa narration parfois décousue. En conclusion, Doug Liman Relais se présente comme une curieuse expérience de réinvention du genre. Il propose des séquences d’action impressionnantes, un casting convaincant et des moments de véritable résonance émotionnelle. Jake Gyllenhaal et Daniela Melchior, en particulier, livrent des performances qui élèvent la matière. Les débuts de Conor McGregor ajoutent également une dynamique intéressante, quoique non polie. Le décor atmosphérique et les prouesses techniques du film sont des points forts, même si le récit lutte avec profondeur et cohérence. Relais marche sur la corde raide entre honorer son matériel source et se forger une nouvelle identité. Même si elle n’y parvient pas toujours, ses moments d’éclat en font une montre intéressante pour les amateurs du genre. Road House Review : une réimagination divertissante quoique imparfaite Agissant – 7,5/10 Cinématographie/Effets visuels – 7/10 Intrigue/Scénario – 6/10 Cadre/Thème – 6/10 Observabilité – 7/10 Re-regardabilité – 5,5/10