Problème, écrit, réalisé et produit par Julio Torres, se présente comme une entrée particulièrement décalée dans le domaine de la comédie surréaliste, déployant un récit aussi imprévisible que délicieux. Mettant en vedette un ensemble dirigé par Torres lui-même, Tilda Swinton, RZA, et comprenant Greta Lee, Catalina Saavedra, James Scully et Isabella Rossellini, le film entremêle magistralement les thèmes de l’ambition, de l’art et de l’immigration dans une histoire à la fois profondément personnelle et universellement résonnant. Au coeur de Problème est Alejandro, interprété par Torres avec un équilibre de naïveté et de détermination qui le fait instantanément aimer du public. Le film démarre en plongeant dans l’enfance imaginative d’Alejandro au Salvador, donnant immédiatement un ton de fantaisie qui coule dans les veines du film. Sa migration vers les États-Unis signifie non seulement un changement de lieu mais un saut dans l’abîme des rêves et des désirs, magistralement symbolisé par la grotte mystérieuse des récits de sa mère. Le récit prend une tournure significative lorsqu’Alejandro, aspirant à être un innovateur chez Hasbro mais coincé dans les engrenages des emplois les moins glamour de New York, se retrouve empêtré dans le monde excentrique d’Elizabeth, joué avec une finesse impeccable par Tilda Swinton. Elizabeth est une paria du monde de l’art dont l’imprévisibilité masque une profonde vulnérabilité, ce qui en fait un personnage extrêmement fascinant. Leur dynamique de couple étrange fait avancer l’histoire, créant des moments à la fois comiques et d’une profondeur inattendue. Problème excelle dans sa narration visuelle, embrassant le surréaliste à la fois dans sa structure esthétique et narrative. La Craigslist présentée de manière fantaisiste et la représentation vivante de la bureaucratie de l’immigration à travers des salles d’échange surréalistes ne sont que quelques exemples de la direction imaginative de Torres. Ces éléments constituent un commentaire poignant sur la quête d’appartenance et de réussite du protagoniste dans un pays étranger. Cependant, le film n’est pas sans défauts. Parfois, le rythme souffre sous le poids de sa propre créativité. Le scénario serpente parfois sans direction claire en raison de la juxtaposition de plusieurs éléments. Pourtant, ce qui élève vraiment Problème est sa chaleur et son optimisme sous-jacents. Malgré les absurdités et les défis, le cœur de l’histoire réside dans les relations nouées au milieu du chaos. Le lien évolutif entre Alejandro et Elizabeth, ainsi que la crise d’identité d’Alejandro, ajoutent de la profondeur au film au-delà de ses éléments surréalistes. L’acte final apporte une conclusion satisfaisante qui relie les nombreux fils du film. Le casting offre des performances uniformément fortes, en particulier Greta Lee dans le rôle de Spray et Catalina Saavedra dans le rôle de Dolores. La représentation de Bobby par RZA ajoute une couche intéressante. Cependant, l’histoire et les motivations de son personnage auraient pu être explorées davantage pour un plus grand impact. La mise en scène de Torres brille par sa capacité à mélanger l’humour et l’émotion sincère. Il crée un film aussi stimulant que divertissant. La narration d’Isabella Rossellini relie l’histoire et ajoute du charme. Dans l’ensemble: Problème offre une vision unique de l’expérience des immigrants, enveloppée dans un emballage surréaliste et comique. Bien qu’il ne soit pas parfait, sa narration inventive, ses performances engageantes et son message sincère en font un film qui vaut la peine d’être regardé. En tant qu’œuvre d’art, elle reflète la complexité de poursuivre des rêves dans un monde indifférent. Il rappelle aux téléspectateurs la beauté de la résilience et le parcours imprévisible de la vie. Revue Problemista : Une comédie surréaliste loufoque et farfelue Agissant – 8/10 Cinématographie/Effets visuels – 8,5/10 Intrigue/Scénario – 8/10 Cadre/Thème – 7/10 Observabilité – 7/10 Re-regardabilité – 6,5/10