Les plus grands succès est un film qui mélange courageusement les genres, servant à son public un cocktail fantastique et romantique avec une touche de voyage dans le temps. Réalisé, produit et écrit par Ned Benson, le film tente de naviguer dans les eaux tumultueuses de l’amour, de la perte et des hypothèses qui hantent nos souvenirs. Avec un casting dirigé par Lucy Boynton, Justin H. Min, David Corenswet et Austin Crute, le film offre un mélange de performances sincères et de moments de véritable intrigue. Cependant, même s’il atteint de nombreuses bonnes notes, il en manque également suffisamment pour que son exécution globale semble quelque peu fausse. Au coeur de Les plus grands succès est Harriet (jouée par Boynton), une jeune femme empêtrée dans les ficelles de son passé et de son présent. Après avoir découvert qu’elle peut voyager dans le temps à travers des chansons liées à ses souvenirs, elle se lance dans un voyage non seulement à travers son histoire romantique, mais aussi à travers le processus douloureux de gestion de la perte et du chagrin. Boynton apporte une vulnérabilité et une profondeur nécessaires à Harriet, capturant la sympathie du public avec son portrait nuancé d’une femme déchirée entre passer à autre chose et tenir le coup. La prémisse du film est son point fort. L’idée selon laquelle la musique peut littéralement transporter quelqu’un à travers le temps est à la fois innovante et profondément poétique. Surtout si l’on considère que les chansons servent souvent de signets émotionnels dans nos vies. Cependant, l’exécution de ce concept fascinant se heurte parfois au domaine du prévisible. Alors qu’Harriet revisite son passé avec son défunt petit ami David (Justin H. Min), tentant d’éviter son destin tragique, le récit devient parfois la proie des clichés qui tourmentent souvent les histoires d’amour de voyage dans le temps. Cela dit, Justin H. Min offre une performance convaincante dans le rôle de David, s’harmonisant bien avec Harriet de Boynton et offrant certains des moments les plus tendres du film. Leur alchimie est palpable, attirant efficacement les téléspectateurs dans leur histoire d’amour vouée à l’échec et rendant les enjeux du voyage temporel d’Harriet vraiment importants. En revanche, l’histoire actuelle impliquant Harriet et son nouvel amour Max (David Corenswet) est moins convaincante. Corenswet fait un travail adéquat, mais le personnage de Max est sous-développé. Cela rend difficile pour le public d’investir dans cette romance naissante aussi profondément que le passé d’Harriet avec David. Ce déséquilibre entre les intrigues passées et présentes est l’une des faiblesses notables du film, nuisant à son impact global. Les performances de soutien d’Austin Crute dans le rôle de Morris Martin, le meilleur ami d’Harriet, et de Retta dans le rôle du Dr Evelyn Bartlett, une scientifique qui aide Harriet à comprendre sa capacité à voyager dans le temps, ajoutent des couches d’humour et d’intrigue au récit. Crute, en particulier, apporte une légèreté et un charme indispensables aux débats. Pendant ce temps, la performance de Retta confère au film une dose de gravité et de crédibilité scientifique dont il a désespérément besoin. Le film oscille entre moments de beauté et de banalité. Le réalisateur Ned Benson et son équipe créent des scènes véritablement magnifiques qui font un excellent usage de l’éclairage et de la composition. Notamment lors des séquences de voyage dans le temps. Cependant, ces exemples de flair visuel sont incohérents. De nombreuses parties du film manquent du même niveau d’inspiration artistique. L’un des thèmes centraux du film est la question de savoir s’il est possible, voire souhaitable, de changer le passé. Les plus grands succès mérite le mérite de ne pas offrir de réponses faciles à ces questions. Il présente une vision nuancée de la nature du deuil et du processus pour aller de l’avant. Pourtant, le film semble parfois trop autoritaire dans son approche. Certaines scènes et dialogues ressemblent plus à des conférences morales qu’à des parties organiques du récit. Sans surprise, la bande originale joue un rôle central dans le film. Chaque chanson est soigneusement choisie. Ils ne servent pas seulement d’intrigue pour les voyages dans le temps d’Harriet, mais évoquent également les courants émotionnels profonds qui parcourent l’histoire. La musique devient un personnage à part entière. Ils conduisent l’histoire et constituent certains des moments les plus puissants du film. Dans l’ensemble: Les plus grands succès est un film avec de grandes ambitions et une prémisse convaincante qui ne réalise que partiellement son potentiel. Les performances de Lucy Boynton et Justin H. Min sont des aspects remarquables, apportant profondeur et résonance émotionnelle à leurs rôles. Cependant, le film souffre de rythme et d’un déséquilibre entre ses deux intrigues. Cela laisse son exploration de l’amour, de la perte et de la possibilité de refaire le passé quelque peu incomplète. C’est un voyage qui offre des moments de véritable beauté et d’émotion. La revue des plus grands succès : Lucy Boynton mène un excellent casting Agissant – 7,5/10 Cinématographie/Effets visuels – 7/10 Intrigue/Scénario – 6,5/10 Cadre/Thème – 7/10 Observabilité – 7/10 Re-regardabilité – 5/10